Boutique

Cas difficiles en santé mentale

ISBN : 978-2-9805077-7-9
Année de publication : 2015
Nombre de pages : 158
Sous la direction de : Sébastien Bouchard, Yves Lecomte
Avec la collaboration de

Catégorie :

Collection À l’affût – Volume 1
Collection destinée à diffuser des résultats de recherche, des modèles d’intervention et des analyses critiques des politiques et des expériences dans le domaine de la santé mentale.

Sébastien Bouchard et Yves Lecomte
(sous la direction de)

Le thème de ce recueil sur les cas difficiles nous pousse naturellement à la réflexion sur notre pratique, à poser un regard sur soi comme intervenant face à ces autres auxquels nous sommes liés, le patient et sa famille, que le problème soit simple ou complexe. Ce thème m’interpelle puisque j’ai choisi comme carrière de travailler avec un groupe de patients réputés difficiles, celui des personnes présentant des troubles sévères de la personnalité. Cependant, sur quelle base puis-je affirmer que ce groupe peut être affublé de l’étiquette de cas difficiles ? Difficile pour qui, le patient ou l’intervenant ? Difficile pour quoi ? Que ramène cette épithète de difficile ? Est-ce qu’un problème complexe présenté par un patient pour lequel j’ai un intérêt marqué est un cas difficile ? À l’inverse, est-ce que ce sont le manque d’affinité envers le patient, son problème ou sa famille, ou est-ce que ce sont les sentiments négatifs que j’éprouve envers un patient (peur, exaspération, impuissance ou manque de connaissance) qui rendent le cas si difficile ?

Cette confrontation entre ce pour quoi nous nous sommes engagés dans une profession d’intervenant et ce que nous éprouvons occasionnellement comme sentiments, notamment l’impuissance, ne serait-ce pas là également l’essence de ce qu’est un cas difficile ?

Evens Villeneuve, psychiatre

Lire la suite

20.00 $

Table des matières

Présentation – p. 9

Chapitre 1 – p. 17

Sébastien Bouchard, Grégoire Tremblay et Yves Lecomte
Théories et clinique des patients difficiles selon les professionnels de la santé mentale

Résumé

D’après certains observateurs, le nombre de patients qualifié de « difficiles à traiter » dans le réseau de la santé représenterait entre 15 % et 30 % de la population clinique. Dépendamment des contextes cliniques et des allégeances théoriques de chacun, ces cas sont dénommés de diverses façons. On les dit aussi, par exemple, difficiles, complexes, à problèmes, non répondants, chroniques, sévères et persistants, réfractaires au traitement, résistants au traitement ou à défi. La plupart des auteurs recensés s’entendent pour dire que l’étiquetage du patient difficile est le plus souvent le reflet d’un processus multidimensionnel, plus ou moins conscient de la part de l’intervenant, susceptible d’altérer négativement la qualité des soins offerts. Dans ce chapitre, l’importance et la pertinence de la problématique des cas jugés difficiles par les intervenants en santé mentale sont d’abord mises en contexte. Ensuite, à la suite d’une recension des écrits (de psychologie et de médecine médicale) et de notre expérience clinique, un outil d’analyse des cas difficiles est proposé. Celui-ci met en lumière les caractéristiques de la psychopathologie, celles du patient, de l’intervenant, de l’interaction patient-intervenant, du système de santé et de l’organisation du travail susceptibles de contribuer à l’étiquetage du patient comme difficile. Enfin, diverses stratégies d’intervention sont proposées et présentées au lecteur afin de lui fournir de nouvelles pistes de réflexions porteuses d’espoir. Nous espérons ainsi contribuer au développement d’un sens critique et d’une meilleure prise de conscience du vécu des patients qui sont étiquetés par leur intervenant comme étant difficiles.

  1. Introduction
  2. Mise en contexte de la problématique des cas difficiles
  3. Terminologies du patient difficile et du bon patient
  4. Processus d’étiquetage du cas jugés difficiles
  5. Typologies des cas difficiles
  6. Diagnostic multidimensionnel du patient difficile
  7. Proposition d’un outil d’analyse intégratif du patient difficile
  8. Dix stratégies d’intervention à utiliser auprès de patients difficiles
  9. Conclusion
  10. Bibliographie

Chapitre 2 – p. 81

Dominick Gamache et Johanne Dubreuil 
De Charybde en Scylla : défis et périls de l’intervention thérapeutique auprès de patients narcissiques réputés difficiles

Résumé

Les patients présentant un trouble de la personnalité narcissique sont généralement reconnus comme étant particulièrement difficiles à traiter par la psychothérapie. Ils ne constituent toutefois pas un groupe clinique homogène, et il semble que certains traits de personnalité soient associés à un pronostic de traitement plus sombre. L’équipe du Centre de traitement le Faubourg Saint-Jean a identifié une constellation de traits de personnalité chez cette clientèle qui contribuait à rendre la psychothérapie particulièrement périlleuse, soit la présence d’attitudes hostiles et envieuses, de défenses projectives ainsi que d’un sentiment lancinant d’amertume pour les torts subis par le passé s’accompagnant de fantaisies de vengeance hautement syntones au moi. Deux vignettes cliniques ont été choisies afin d’illustrer les vicissitudes du traitement auprès de ces patients, l’une se soldant par un abandon prématuré de la thérapie, l’autre par un dénouement favorable et une atteinte des principaux objectifs thérapeutiques. Un bref retour sur ces deux vignettes permet de réfléchir aux développements transférentiels et de poser des hypothèses sur l’évolution différente des suivis. Les deux vignettes montrent bien dans un cas comme dans l’autre comment les tentatives du patient de contrôler le thérapeute et son activité mentale, de le dominer et de triompher de lui peuvent placer le traitement à la croisée des chemins. Quelques pistes afin de guider le travail clinique auprès de cette clientèle sont soulevées, avec un accent sur la mise en place d’un cadre thérapeutique spécifique, la gestion du contre-transfert par une utilisation judicieuse de la supervision, l’importance d’une analyse du transfert positif comme celle du transfert négatif, de même que la recherche d’un équilibre entre les différents mécanismes de changement thérapeutique. 

  1. Les patients narcissiques particulièrement difficiles; un bref survol
  2. Vignettes cliniques
  3. Retour sur les vignettes et avenues d’intervention
  4. Pistes d’intervention
  5. Conclusion
  6. Bibliographie

Chapitre 3 – p. 105

Marc-André Morin
La clientèle difficile rencontrée en CLSC : la nécessité de définir des services de première ligne mieux adaptés aux troubles de la personnalité

Résumé non disponible

  1. Pertinence d’une réflexion sur les soins offerts pour les troubles de la personnalité
  2. Objectifs
  3. Contexte clinique et approche de traitement actuelle en 1re ligne
  4. Forces et limites observées face à l’approche actuelle
  5. Avenues d’intervention prometteuses
  6. Conclusion
  7. Bibliographie

Chapitre 4 – p. 137

Philippe Roy et Frédéric Langlois
Psychothérapie cognitivo-comportementale des patients « difficiles » présentant un trouble anxieux

Résumé

Les troubles anxieux représentent une catégorie diagnostique qui connaît une grande prévalence dans les sociétés nord-américaines. Bien que l’efficacité des traitements psychothérapeutiques cognitivo-comportementaux sur l’anxiété soit démontrée, plusieurs clients anxieux résistent aux traitements conventionnels. Comprendre la résistance au traitement n’est pas simple puisque cela engage plusieurs facteurs explicatifs. Le présent article propose une réflexion sur la place des clients anxieux difficiles à traiter dans notre système de santé, sur les limites liées aux postulats de la thérapie cognitivo-comportementale dans le traitement des clients réfractaires au traitement, ainsi que sur les caractéristiques typiques de ces derniers et les interventions à envisager.

  1. Introduction
  2. Mise en contexte et présentation des différentes sections
  3. Contexte d’intervention clinique du Plan d’action en santé mentale
  4. Les postulats d’intervention élémentaire de la thérapie cognitivo-comportementale pouvant nuire au travail avec les patients anxieux résistants
  5. Caractéristiques des clients anxieux difficiles à traiter
  6. Conclusion
  7. Bibliographie